jeudi 28 mars 2024
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Trouble bipolaire : Définitions, Causes, Prévention, Symptômes, Diagnostic, Traitement

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Généralités/Définitions
Autrefois appelés psychose maniacodépressive, les troubles bipolaires font partie des troubles de l’humeur. Dans leurs formes les plus typiques, les troubles bipolaires se caractérisent par l’alternance de phases d’excitation (phases maniaques) et de phases de dépression.
Dans la phase maniaque, le sujet souffre d’une hyperactivité, d’un état d’euphorie, de troubles du sommeil, d’un sentiment de toute-puissance, d’une mégalomanie. Il dépense beaucoup d’argent, échafaude des projets souvent irréalistes, est irritable, passe du coq à l’âne, est désinhibé parfois dans sa sexualité.
Dans la phase dépressive, à l’inverse, il présente des troubles de la mémoire, se replie sur lui-même, s’autodéprécie, ressent une profonde culpabilité, une grande fatigue et l’envie de ne rien faire.
Source: Troubles bipolaires – guide des maladies sur Santepratique (santepratique.fr)

Causes
Les troubles bipolaires ne sont pas encore tout à fait compris par les chercheurs. Par contre, certaines évidences démontrent que ces troubles impliquent plusieurs gènes, rendant ainsi les symptômes et les traitements différents pour chaque individu, et expliquent l’incidence plus élevée dans une même famille.
Les déclencheurs de la maladie chez les personnes vulnérables génétiquement comprennent : l’utilisation de stimulants ou de drogues, un niveau élevé de stress et un manque de sommeil.
Source: Infos santé mentale : Troubles bipolaires, Les traitements – Institut universitaire en santé mentale Douglas – Hôpital psychiatrique, soins maladies mentales (douglas.qc.ca)

Fréquence
En effet, environ un ou deux pour cent des adultes dans le monde en souffrent. Par ailleurs, le trouble bipolaire s’attaque tant aux hommes qu’aux femmes.
À quel moment de la vie survient le trouble bipolaire ?

Les signes avant-coureurs du trouble bipolaire sont décelés de plus en plus souvent pendant l’adolescence et au début de l’âge adulte. Cependant, plus la personne est jeune au moment où les symptômes commencent à se manifester, plus ces symptômes s’écartent du portrait habituel de la maladie. On peut les attribuer à tort à un sentiment de détresse ou de rébellion typique de l’adolescence, et c’est pourquoi il arrive que le diagnostic de trouble bipolaire ne soit posé qu’à l’âge adulte.

Chez certaines femmes, le trouble bipolaire apparaît pendant la grossesse ou peu de temps après l’accouchement. On constate des épisodes de manie, ou d’exaltation, après la grossesse dans environ 0,1 pour 100 des cas. La dépression est toutefois plus fréquente (voir les symptômes de la manie et de la dépression). Si vous ou une proche avez ressenti des symptômes de dépression après la grossesse et si ces symptômes sont graves ou durent plus de deux semaines, il est souhaitable de demander de l’aide.
Source: Le trouble bipolaire : Guide d’information-CAMH (camh.net)

Prévention
Avoir une bonne hygiène de vie est indispensable pour faire régresser l’apparition des symptômes et le déclenchement des crises. Il est notamment très important d’avoir un sommeil réparateur, avec des heures de coucher régulières et au moins sept heures de sommeil par nuit. Eviter grasses matinées et nuit blanche également Si certains connaissent des problèmes d’endormissement, faire un peu de sport dans la journée (mais pas le soir) est conseillé. L’alcool à haute dose est particulièrement dangereux chez les personnes bipolaires. On note d’ailleurs une prévalence beaucoup plus forte de l’alcoolisme chez les bipolaires que dans l’ensemble de la population. Mieux vaut donc s’en tenir éloigné autant que possible. Même chose pour tous les types de drogues. L’idéal est d’avoir une vie la plus “réglée” possible.
Au-delà du soutien psychologique des professionnels, l’aide des proches s’avère souvent primordiale. Ils ont un rôle clé et très difficile à tenir. Ils sont souvent en première ligne lorsque les crises se déclenchent : c’est à eux de soutenir le malade dans sa phase dépressive, de le gérer dans sa phase maniaque, où lui-même peut alors apparaître comme un boulet, incapable de suivre le rythme. Le proche est également le premier à subir les conséquences des excès du malade, notamment au plan financier. Il n’est donc pas rare que la situation dégénère en conflit, voire en rupture, amicale ou affective. Pourtant, si les deux partis prennent le temps de discuter calmement de la maladie, d’un ” contrat ” qu’ils peuvent passer, les proches sont alors de véritables béquilles, qui aident à mener une vie harmonieuse. Ils “rattrapent” les excès, aident à ne pas sombrer. Ils doivent être partie intégrante du parcours de soins et rencontrer eux aussi le médecin et le personnel médical qui soignent le patient.
Comme beaucoup de maladies chroniques, les troubles bipolaires ont tendance à isoler. Renouer des contacts au sein d’associations de malades représente un double intérêt : socialiser à nouveau et rencontrer des personnes dans la même situation. Il peut ainsi être plus facile de discuter des différents aspects de sa maladie, voire d’obtenir des conseils.

Source: Surmonter les troubles bipolaires (linternaute.com)

Conseils pour prévenir les rechutes et favoriser le bien-être
Bon nombre de personnes atteintes de trouble bipolaire, mais pas toutes, peuvent tirer profit de counseling, de psychothérapie ou des services d’un ergothérapeute, d’un travailleur social ou d’une infirmière. Ces intervenants peuvent les aider à adopter des stratégies pour réduire leurs symptômes, composer avec le stress quotidien et réduire le risque de récurrence. Les fournisseurs de soins de santé devraient recommander un traitement personnalisé.

1. Renseignez-vous à fond sur votre maladie. Demandez à votre fournisseur de soins de vous renseigner sur la maladie et son traitement. De nombreuses ressources sont à votre disposition, qu’il s’agisse de publications écrites, de vidéos, de groupes de soutien ou d’Internet. La qualité des renseignements varie selon la source ; demandez à votre fournisseur de vous diriger vers de bonnes sources.
2. Adoptez un mode de vie sain. Ne prenez ni alcool ni drogues, car elles augmentent le risque de rechute. Adoptez un régime alimentaire sain. Des recherches ont également démontré que faire de l’exercice régulièrement peut améliorer l’humeur. Adoptez aussi de bonnes habitudes de sommeil, surtout en voyage, en vacances ou lorsque vous devez travailler pendant de longues heures. Essayez d’aller au lit à la même heure tous les soirs. Évitez les activités stimulantes peu avant l’heure du coucher. Payez vos factures, faites votre travail ou terminez vos tâches importantes en début de soirée ou, de préférence, pendant la journée.
3. Le stress est inévitable ; trouvez donc de nouvelles stratégies pour vous y adapter. Bien des gens ne recourent qu’à une seule stratégie d’adaptation. Avec votre équipe de traitement, trouvez des stratégies qui vous aideront à mieux faire face au stress quotidien.
4. Évitez de vous isoler. Certaines personnes atteintes de trouble bipolaire ont tendance à passer trop de temps seules, et se sentent ainsi encore plus déprimées, démotivées et tristes. Un bon réseau social peut se révéler d’une aide précieuse. Il peut vous protéger contre les situations stressantes.
5. Essayez de parvenir à un équilibre dans votre vie. N’oubliez pas qu’il faut faire preuve de modération. Consacrez du temps à votre travail, à votre famille, à vos amis et à des activités de loisir. Un mode de vie plus équilibré et plus satisfaisant pourrait vous aider à faire face au stress et à réduire le risque de rechute.
6. Soyez attentif à vos symptômes. Bien des personnes atteintes de trouble bipolaire présentent des symptômes caractéristiques, qui reviennent à chaque épisode. Ainsi, certains apprennent à reconnaître les signes avant-coureurs d’une rechute. Par exemple, ils ont l’impression d’avoir besoin de moins de sommeil, ils sont irritables ou ils pensent n’avoir plus besoin de médicaments. En surveillant ces signes et en consultant des fournisseurs de soins, on peut prévenir un épisode. Souvent, il est utile de tenir un journal dans lequel on décrit son humeur. La plupart des gens éprouvent toutes sortes d’émotions ; toutes les sautes d’humeur ne sont pas attribuables au trouble bipolaire.
7. Obtenez le soutien de votre famille et de vos amis. Au tout début d’un épisode, on ne se rend pas toujours compte de ce qui se passe. Si vos amis ou votre famille peuvent reconnaître les symptômes du trouble bipolaire, ils pourront vous aider à obtenir un traitement si nécessaire.

Source: Le trouble bipolaire : Guide d’information-CAMH (camh.net)

Symptômes
Portrait clinique du trouble bipolaire
Les épisodes du trouble bipolaire

Le trouble bipolaire est un trouble épisodique (récurrent). Il comporte généralement trois états :

1. un état d’euphorie ou d’agitation, appelé manie ;
2. un état de dépression ;
3. un état de bien-être, pendant lequel la plupart des personnes atteintes de ce trouble se sentent normales et fonctionnent bien.
La personne atteinte peut présenter des symptômes unipolaires (soit maniaques, soit dépressifs), ou bien des symptômes mixtes (à la fois maniaques et dépressifs). L’état mixte est généralement associé à la phase maniaque de la maladie ; on l’appelle parfois manie dysphorique .

Les types de trouble bipolaire

Certaines personnes présentent successivement des états maniaques, mixtes et déprimés, et des périodes où elles se sentent bien. Ces personnes sont atteintes d’un trouble bipolaire de type I. D’autres présentent une forme de manie moins grave appelée hypomanie . Les personnes qui traversent des périodes d’hypomanie et de dépression entrecoupées de périodes sans symptômes, mais sans manie franche, ont un trouble bipolaire de type II.

Ordre et fréquence des différents états

En règle générale, les états maniaques ou hypomaniaques, mixtes et dépressifs ne surviennent pas dans un ordre précis, et leur fréquence est imprévisible. Chez bien des gens, plusieurs années séparent chaque épisode ; d’autres ont des épisodes plus fréquents. Une personne atteinte d’un trouble bipolaire subit environ une dizaine d’états dépressifs, maniaques, hypomaniaques ou mixtes pendant sa vie. Au fil des ans, les épisodes deviennent plus fréquents. Sans traitement, un état maniaque peut durer deux ou trois mois. Un état dépressif non traité persiste généralement plus longtemps, c’est-à-dire pendant quatre à six mois.

Cycle rapide

Dans environ 20 pour 100 des cas, les patients éprouvent quatre épisodes ou plus par an (et parfois beaucoup plus), entre lesquels ils ne présentent pas de symptômes. Ce phénomène est appelé cycle rapide ; il s’agit d’un type de trouble bipolaire qui nécessite un traitement spécial. On en ignore la cause exacte. Parfois, il peut être déclenché par certains antidépresseurs, selon un mécanisme inconnu. Parfois, le patient revient à un cycle normal lorsqu’il cesse de prendre l’antidépresseur.

Symptômes
Manie

Il arrive qu’une personne semble anormalement et continuellement exaltée, irritable ou euphorique pendant au moins une semaine. Si ce changement d’humeur s’accompagne d’autres symptômes (voir plus bas), cette personne présente peut-être un état maniaque typique d’un trouble bipolaire. Les personnes en état maniaque ne se sentent pas toutes heureuses ou euphoriques. Elles peuvent être très irritables, ressentir une colère intense ou présenter un comportement perturbateur et agressif.

Les symptômes qu’éprouvent les personnes en état maniaque ne sont pas tous reliés à l’humeur. En effet, elles doivent éprouver au moins trois des symptômes suivants :

Sentiment exagéré d’estime de soi ou idées de grandeur

La personne se sent invincible ou omnipotente ; elle a l’impression de savoir comment le monde fonctionne ou comment le sauver. Elle pense parfois qu’on lui a donné une mission spéciale dans la vie (c.-à-d. qu’elle est un envoyé de Dieu ou que ce dernier lui a donné des pouvoirs surnaturels).

Reduction du besoin de sommeil

La personne se sent reposée après quelques heures de sommeil. Parfois, elle ne dort pas du tout pendant des jours ou même des semaines.

Logorrhée (discours trop abondant)

La personne parle très rapidement, trop fort et beaucoup plus que d’habitude. Elle raconte des blagues, répète des mots qui riment et se montre irritée quand on l’interrompt. Elle change de sujet constamment et il est impossible d’avoir une conversation avec elle.

Fuite des idées et accélération de la pensée

La personne perd facilement le fil de ses idées et a de la difficulté en société car elle est très distraite. Elle est parfois impatiente à l’égard de ceux qui ne peuvent suivre sa pensée et ses idées et projets changeants.

Hyperactivité

La personne intensifie ses activités sociales au travail ou à l’école ou paraît très active et débordante d’énergie. Au début de l’épisode maniaque, elle demeure productive, mais à mesure que ses symptômes s’aggravent, elle devient de plus en plus fébrile et entreprend de nombreux projets qu’elle laisse ensuite tomber.

Manque de jugement

La personne ne peut maîtriser ou planifier ses actes. Elle prend part à des activités inusitées et dangereuses sans se rendre compte de leurs conséquences (p. ex., emplettes extravagantes, mauvais choix professionnels, mauvaises décisions). Elle est plus excitée sexuellement, intensifie son activité sexuelle et choisit ses partenaires sexuels avec moins de prudence. Il peut en résulter une grossesse non désirée, la contraction d’une maladie transmise sexuellement, un sentiment de culpabilité et une perturbation de ses relations.

Symptômes psychotiques

La personne peut délirer ou perdre contact avec la réalité. Elle peut avoir des hallucinations, généralement auditives.

Hypomanie

Les symptômes d’hypomanie sont moins graves que ceux de manie, mais ils peuvent quand même causer des problèmes. La personne peut se sentir heureuse et pleine d’énergie, sans se mettre dans des situations embarrassantes. L’hypomanie peut dégénérer en épisode maniaque ou en dépression grave ; elle doit donc être traitée.

État mixte

Certains patients ne présentent pas toujours d’épisodes purement maniaques ou dépressifs, mais les deux types de symptômes à la fois. C’est ce que l’on appelle un état mixte . Par exemple, une personne en état mixte pense et parle très vite, est très anxieuse et a des pensées suicidaires. L’état mixte est très difficile à diagnostiquer, et il est très pénible pour la personne atteinte.

Dépression

La dépression revêt de nombreuses manifestations, et elle n’a souvent aucune cause apparente. Pour être considérés comme des signes de dépression, les symptômes doivent durer au moins deux semaines, se manifester la plupart des jours, et durer la plus grande partie des journées où ils se manifestent. Les symptômes de dépression chez les personnes atteintes de trouble bipolaire comprennent au moins cinq des suivants :

Humeur déprimée

Ce que ressentent les personnes déprimées s’écarte beaucoup de la simple tristesse. En effet, la plupart d’entre elles se disent incapables d’être tristes, et bon nombre ne peuvent pleurer. Le fait de retrouver la capacité de pleurer représente souvent un signe d’amélioration.

Perte d’intérêt ou de plaisir

À l’égard d’activitiés normalement appréciées

Une personne qui commence à se sentir déprimée ou qui est légèrement déprimée peut encore ressentir du plaisir, et peut apprécier des activités agréables. Ce n’est pas le cas si elle est gravement déprimée.

Perte ou gain de poids

Bien des gens déprimés perdent du poids, en partie à cause d’une perte d’appétit. Cependant, certains patients ont plus d’appétit, et ont envie de manger des aliments riches en glucides et en matières grasses, ce qui leur fait prendre du poids. En outre, le métabolisme peut s’accélérer ou ralentir, selon le type de dépression. Ce changement peut causer une perte ou un gain de poids.

Problèmes de sommeil

La dépression cause souvent une perturbation du sommeil. Bon nombre de personnes déprimées souffrent d’insomnie : elles ont de la difficulté à s’endormir, se réveillent souvent pendant la nuit ou se lèvent très tôt le matin. Elles ne se sentent pas reposées et se réveillent épuisées. D’autres personnes dorment plus que de coutume, surtout pendant la journée ; elles sont atteintes d’hypersomnie.

Apathie ou agitation

Souvent, les personnes déprimées se déplacent, parlent ou pensent plus lentement. Dans les cas graves, elles sont parfois incapables de bouger, de parler et de réagir à ce qui les entoure. Pour d’autres, c’est le contraire : elles sont très agitées et tourmentées par une intense fébrilité intérieure. Elles ne peuvent rester assises, elles font les cent pas et se tordent les mains. Leur agitation peut également se manifester d’autres façons. Ces personnes ressentent souvent une anxiété intense.

Perte d’énergie

Les personnes déprimées ont de la difficulté à vaquer à leurs travaux quotidiens. Il leur faut plus de temps pour remplir leurs tâches personnelles ou professionnelles parce qu’elles manquent d’énergie et de motivation.

Dévalorisation et culpabilitié

Les personnes déprimées manquent parfois de confiance en elles. Elles sont incapables de s’affirmer et éprouvent un profond sentiment de dévalorisation. Souvent, elles sont obsédées par des événements de leur passé. Elles ne peuvent s’arrêter de penser qu’elles ont déçu leur entourage ou regrettent d’avoir dit certaines choses ; elles se sentent très coupables. Dans les cas graves, cette culpabilité peut causer du délire ; par exemple, la personne est persuadée d’avoir péché et de devoir être punie pour ses écarts de conduite. Elle peut penser que Dieu la punit pour les erreurs qu’elle a commises.

Incapacité de se concentrer ou de prendre des décisions

Ces symptômes peuvent être d’une gravité telle que la personne ne peut se concentrer sur les tâches les plus simples, ni prendre de décisions à leur sujet.

Pensées suicidaires

Les personnes déprimées pensent souvent que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, ou qu’il vaudrait mieux qu’elles soient mortes. Elles risquent alors de donner suite à ces pensées et, en effet, elles tentent souvent de se suicider.

Symptomes psychotiques

La personne peut croire à tort qu’elle est pauvre, qu’elle est punie pour ses péchés, ou encore qu’elle est atteinte d’une maladie mortelle comme le cancer. Elle peut également entendre des voix (hallucinations auditives) ou voir des choses qui n’existent pas (hallucinations visuelles). La dépression se manifeste souvent par :

une anxiété intense
des inquiétudes au sujet de choses insignifiantes
des symptômes physiques, notamment de la douleur
divers symptômes physiques entraînant une consultation répétée du médecin de famille
Autres symptômes d’un épisode bipolaire
Certains patients atteints de trouble bipolaire peuvent éprouver des problèmes moteurs pendant leurs épisodes. Ces problèmes touchent jusqu’à 25 pour 100 des patients déprimés et jusqu’à 28 pour 100 des patients qui traversent un épisode mixte ou maniaque. Ces problèmes moteurs sont appelés symptômes catatoniques . Ces symptômes varient et peuvent comprendre une agitation extrême, ou au contraire, un ralentissement des mouvements. Parfois, le patient fait des mouvements ou adopte des postures inusités. Il est soit impossible à ralentir, soit impassible au point de refuser d’ouvrir la bouche pour manger, boire ou parler. Sa santé physique est alors gravement menacée. Dans la plupart des cas, un traitement permet d’éliminer les symptômes catatoniques.

Ces symptômes posent un risque de faux diagnostic, car ils sont associés surtout à la schizophrénie plutôt qu’au trouble bipolaire.

La comorbidité et son importance

Un ” trouble comorbide ” est une maladie ou un état pathologique qui se produit parallèlement à un autre. Le trouble bipolaire peut s’accompagner d’un trouble comorbide, qui se déclenche avant ou au même moment. Les experts ignorent pourquoi certains troubles accompagnent souvent le trouble bipolaire, alors que d’autres ne se produisent jamais. La gravité du trouble comorbide peut évoluer au fil des ans, et ses symptômes peuvent également varier en fonction de l’évolution du trouble bipolaire.

Par exemple, l’un des troubles comorbides les plus courants est l’abus de drogues ou d’alcool. Certaines personnes qui ont un problème d’alcool peuvent boire excessivement pendant les épisodes maniaques, ou encore essaient de prendre des drogues, parce qu’elles sont impulsives et qu’elles ont une sensation de liberté. Parfois, elles boivent ou prennent des drogues pendant les états dépressifs également, pour soulager leurs symptômes de dépression. Ces personnes n’abusent pas nécessairement de l’alcool ou des drogues pendant les périodes où elles se sentent bien.

Autres troubles psychiatriques qui accompagnent souvent le trouble bipolaire

trouble panique
trouble obsessionnel compulsif
trouble d’alimentation excessive
abus de drogue ou d’alcool
Il est important de diagnostiquer la comorbidité dans le trouble bipolaire. Les états comorbides peuvent obscurcir le tableau clinique et compliquer le traitement du trouble bipolaire. En outre, leur gravité est souvent telle qu’ils nécessitent aussi un traitement.
Source: Le trouble bipolaire : Guide d’information-CAMH (camh.net)

Diagnostic
Que fait le médecin ?
Il pose des questions pour établir le diagnostic, propose un bilan biologique, recherche la présence de complications comme l’alcoolisme, la prise de drogues, la boulimie, le surpoids, les maladies cardio-vasculaires. L’avis d’un psychiatre est nécessaire pour affirmer le diagnostic. Une fois le diagnostic posé, le médecin propose un traitement médicamenteux et un suivi psychologique.
Toutefois, le premier souci est de convaincre le patient de cette discipline. En raison du caractère de son trouble mental, il a naturellement tendance à réfuter le diagnostic et le bénéfice du traitement. L’entourage doit donc se montrer très convaincant et recourir à la puissance ou chantage de l’amour pour obtenir une bonne observance. À ce prix, la vie redevient normale.
Source: Troubles bipolaires – préparation de sa consultation avec Santepratique (santepratique.fr)

Traitement
Le premier traitement du trouble bipolaire (ou maniaco-dépression) se produit souvent lors d’une phase aigue d’un épisode de manie. Les stabilisateurs de l’humeur et les médicaments antipsychotiques sont alors les médicaments les plus utilisés. Les benzodiazépines peuvent aussi être utilisés à la place des antipsychotiques ou comme médicament additionnel. Les antidépresseurs sont également souvent utilisés pour les épisodes dépressifs. (Voir plus bas pour des informations sur ces médicaments.)
Rappelons que, bien que souvent essentielle pour le contrôle de la maladie, la médication est aussi souvent insuffisante pour un contrôle satisfaisant à long terme. La compréhension des symptômes et adaptation à la maladie jouent aussi un rôle crucial.

LES STABILISATEURS DE L’HUMEUR

Les stabilisateurs de l’humeur comprennent le lithium et les anticonvulsivants.

Le lithium

Le lithium qui se retrouve sous plusieurs noms commerciaux (Téralithe, Eskalith, Lithane, Lithobid, Lithonate et d’autres) est le médicament le plus utilisé pour diminuer la sévérité et la fréquence des épisodes maniaques. Il peut aussi soulager les épisodes de dépression. Il peut être prescrit pour de longues périodes (même entre les épisodes) comme thérapie de maintenance.

On croit qu’il agit sur certains neurotransmetteurs qui affectent l’humeur mais ses mécanismes d’action ne sont pas complètement compris. Il aide à avoir un meilleur contrôle des émotions et à éviter les comportements extrêmes. Son action se fait ressentir après une à deux semaines.

Effets secondaires

Les effets secondaires possibles incluent les tremblements, une soif accrue, des urines plus fréquentes, la diarrhée, des vomissements, le gain de poids, des troubles de mémoire, une diminution de la concentration, la somnolence, une faiblesse musculaire, une perte de cheveux, l’acné, une baisse du fonctionnement de la glande thyroïde. Certains effets secondaires peuvent s’atténuer après quelques semaines.

La prudence est requise pour la conduite automobile et l’opération de machinerie. La consommation d’alcool doit être réduite.

Le sel et les liquides affectent la quantité de lithium dans le sang. Il est recommandé d’être régulier dans leur consommation.

Des tests sanguins permettent de vérifier le fonctionnement des reins qui peuvent être affectés par le lithium.

Les anticonvulsivants (antiépileptiques)

Les médicaments anticonvulsivants (antiépileptiques) sont de plus en plus utilisés comme stabilisateurs de l’humeur pour traiter les épisodes de manie. Ils sont utilisés seuls, avec le lithium ou avec un antipsychotique.

Ils calment l’hyperactivité du cerveau de diverses façons. Pour cette raison, ils sont utilisés pour traiter l’épilepsie, prévenir les migraines et traiter d’autres troubles du cerveau. Ils étaient originalement utilisés pour traiter les crises d’épilepsie. Une amélioration dans la stabilité de l’humeur était alors observée.

En général ces médicaments sont à leur efficacité maximale après 2 semaines d’utilisation.

Les effets secondaires

Certains anticonvulsivants peuvent causer des dommages au foie et aux reins et diminuer la quantité de plaquettes dans le sang. Des tests sanguins réguliers permettent d’exercer une surveillance.

Des effets secondaires fréquents sont: les étourdissements, la somnolence, la fatigue, les nausées, les tremblements, des rougeurs et le gain de poids. La plupart de ces effets diminuent avec le temps.

Ils peuvent interagir avec d’autres médicaments (même l’aspirine) et causer ainsi des problèmes sérieux. Il est important de mentionner à votre médecin, tous médicaments ou produits naturels que vous prenez.

Les femmes enceintes ne devraient pas prendre d’anticonvulsivants car ils augmentent le risque de malformations.

LES ANTIPSYCHOTIQUES

Les médicaments antipsychotiques atypiques (ou de deuxième génération) sont aussi utilisés comme traitement à court terme de symptômes comme les hallucinations, les idées délirantes et la confusion qui peuvent se produire durant une phase aigue d’un épisode maniaque ou d’un épisode dépressif sévère. Ils sont aussi utilisés comme sédatifs, pour l’insomnie, l’anxiété et l’agitation.

Ils sont souvent pris avec un stabilisateur de l’humeur jusqu’à ce que ce dernier soit pleinement efficace. Ils sont aussi utilisés seuls comme traitement à long terme pour les gens qui ne tolèrent pas bien ou ne répondent pas au lithium ou aux anticonvulsivants.

Ces médicaments comportent plusieurs effets secondaires.

LES BENZODIAZÉPINES

Les benzodiazépines peuvent être utilisés à la place des antipsychotiques ou comme médicament additionnel pour calmer l’anxiété, favoriser le sommeil et la relaxation musculaire durant un épisode de manie. Les benzodiazépines peuvent créer une dépendance.

LES ANTIDÉPRESSEURS

Les antidépresseurs sont souvent utilisés pour traiter un épisode dépressif du trouble bipolaire. Selon étude publiée en février 2009, ils devraient être évités chez les personnes présentant des symptômes légers de manie en même temps que les symptômes de dépression car chez ces dernières, ils risquent de déclencher d’un épisode de manie.
Source: DOSSIER Médicaments pour le traitement du trouble bipolaire (psychomedia.qc.ca)

Les traitements biologiques, psychologiques et communautaires des troubles bipolaires ont pour but d’améliorer l’état général de la personne atteinte en tenant compte des différents facteurs biopsychosociaux en cause. Avec un traitement approprié, la plupart des personnes bipolaires peuvent vivre une vie satisfaisante et fonctionnent bien à la maison et au travail.

Le traitement biologique
Dans les troubles bipolaires, les stabilisateurs d’humeur sont la pierre angulaire du traitement. Ces médicaments ne sont ni des stimulants ni des calmants . Comme leur nom l’indique, ils stabilisent l’humeur et la maintiennent à un niveau adéquat. Couramment les personnes qui souffrent de troubles bipolaires ont recours à un traitement médicamenteux pendant des années, et en général à vie. Il existe trois principaux stabilisateurs de l’humeur utilisés dans le traitement et la prévention de la maladie bipolaire : le Lithium (lithium), l’Épival (divalproex) et le Tégretol (carbamazépine).

Les psychothérapies
De plus, il est possible de suivre une psychothérapie. La psychoéducation est une thérapie très efficace pour les gens qui souffrent de troubles bipolaires. Le but est de développer des stratégies d’adaptation ou de prévenir les épisodes de manie en régulant le sommeil, l’alimentation et la pratique d’activités physiques. Une session dinformation peut être offerte aux familles dans le cadre de cette thérapie. Il existe également d’autres thérapies bénéfiques et efficaces, comme la thérapie cognitivo-comportementale. Quant à la communauté, elle propose de nombreux services permettant aux personnes atteintes une meilleure réhabilitation.

La triade : stabilisateur de l’humeur, hygiène de vie (routine) et travail personnel (psychoéducation) sont généralement le chemin vers la stabilité.
Source: Infos santé mentale : Troubles bipolaires, Les traitements – Institut universitaire en santé mentale Douglas – Hôpital psychiatrique, soins maladies mentales (douglas.qc.ca)

Maladie au quotidien
Aspects pratiques du rétablissement
Un épisode de dépression ou de manie bouleverse généralement la routine quotidienne de même que la vie professionnelle, scolaire et familiale. Certaines personnes ont l’impression que rien ne sera jamais plus comme avant, et qu’elles ne pourront reprendre les activités qu’elles ont dû interrompre. Il est tout à fait naturel d’éprouver ces sentiments. Cependant, une fois que les médicaments ont stabilisé leur état, la plupart des personnes atteintes de trouble bipolaire peuvent retourner à leurs responsabilités et activités habituelles.

Pour que cette transition soit fructueuse, il est essentiel de fixer des objectifs et des priorités appropriés. Parlez de vos idées et de vos préoccupations à votre psychiatre. Le fait d’accepter trop ou trop peu de responsabilités pourrait se répercuter sur votre rétablissement. Il est parfois recommandé de discuter avec d’autres professionnels, comme un ergothérapeute, un travailleur social ou un psychologue. Les membres de votre famille voudront sans doute connaître vos projets et vos préoccupations. Ils peuvent vous apporter un soutien et vous faire part de leurs observations pendant que vous reprenez vos activités. Le but consiste pour vous à adopter un rythme qui vous convient parfaitement, que vous repreniez vos études ou le travail ou que vous assumiez à nouveau des responsabilités familiales ou sociales.

Études

Si vous prévoyez reprendre vos études, parlez-en à votre psychiatre ou professionnel de santé mentale (p. ex., ergothérapeute ou travailleur social). Certaines personnes jugent bon de commencer par des études à temps partiel. Les problèmes de concentration et de mémoire sont fréquents. Cherchez à améliorer ou à adapter vos techniques d’étude. Étudiez pendant de plus brèves périodes et évitez les endroits bruyants ou très fréquentés. En effet, il est courant d’avoir de la difficulté à éviter les distractions visuelles et auditives.

Il pourrait être utile de faire part de certaines de vos difficultés à votre enseignant ou professeur. De nombreuses écoles et la plupart des collèges et universités offrent des services aux élèves et étudiants qui ont des besoins particuliers. Un conseiller vous y demandera les motifs de votre absence. Ce renseignement l’aidera à collaborer avec vos enseignants ou professeurs. Il pourra également vous suggérer des changements à apporter à votre charge de cours et à vos responsabilités. Il est parfois utile de l’autoriser à discuter avec vos fournisseurs de soins.

Travail

Retourner au travail pourrait également comporter des difficultés semblables et nécessiter une planification attentive. Il importe de discuter de vos projets à cet égard avec votre psychiatre et peut-être aussi avec un ergothérapeute, qui vous donnera des conseils et du soutien sur votre retour au travail.

Il est fortement recommandé de reprendre vos responsabilités de façon progressive, en commençant à travailler à temps partiel ou avec une charge de travail réduite. Votre fournisseur de soins de santé peut recommander d’adapter vos tâches et votre horaire pour faciliter cette transition. Parmi les adaptations les plus courantes, relevons des pauses plus fréquentes, des congés pour se rendre à ses rendez-vous et une modification des tâches non essentielles.

Dans certains cas, il pourrait être utile de renseigner votre employeur et vos collègues de travail sur les signes caractéristiques des sautes d’humeur. Cependant, certaines personnes préfèrent ne pas discuter de leur maladie avec leur employeur. Pour cette raison, elles ne peuvent réclamer d’adaptations, mais cela ne veut pas dire pour autant que leur transition vers le monde du travail échouera. Dans ce cas, il est particulièrement important de pouvoir discuter de ses problèmes et de ses préoccupations avec quelqu’un après le travail. Quoi qu’il en soit, il est toujours préférable de prévoir un plan et du soutien personnalisés.

Responsabilités familiales et sociales

Il serait peut-être également préférable de reprendre progressivement les tâches familiales et communautaires. Il s’agit de trouver les responsabilités et les activités les mieux adaptées à votre situation. L’examen des priorités et l’élaboration d’un plan de reprise des activités normales pourraient être nécessaires. Voyez ce que vous êtes capable de faire et planifiez en conséquence.

Vous n’êtes peut-être pas en mesure actuellement de vous livrer à toutes vos anciennes activités. Cette situation peut être frustrante. Fixez des objectifs quotidiens et prenez note de vos réalisations. Souvent, il est utile de réfléchir sur vos attentes et de les adapter au besoin. Au début, vous devrez peut-être confier des tâches ménagères et d’autres responsabilités quotidiennes aux membres de votre famille. Vous reprendrez progressivement vos activités à mesure que vous vous rétablirez.
Source: Le trouble bipolaire : Guide d’information-CAMH (camh.net)

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Sandra Muller
Sandra Muller
Bonjour, je m'appelle Sandra, j'ai 32 ans et je suis étudiante en pharmacie. Passionnée par le domaine de la santé, j'aspire à devenir pharmacienne et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes. Bienvenue sur mon site web !
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