mercredi 24 avril 2024
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Lésions cérébrales : comment récupérer son GPS interne

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Le schéma corporel se définit comme étant la représentation que chaque individu se fait de son corps, afin de lui permettre de se situer dans l’espace. Il se constitue sur la base des informations que nous captons avec nos sens. Le cerveau compile ensuite toutes ces informations pour situer le corps par rapport au monde qui l’entoure. Comment s’élabore et se développe ce processus ? Que se passe-t-il lorsque celui-ci est altéré à la suite de lésions cérébrales? La découverte du monde commence par celle de notre corps. L’enfant, avant même sa naissance, développe la proprioception, un phénomène qui permet de situer les parties de son corps par rapport aux autres. Il s’agirait du premier sens à apparaître chez l’homme. Il se base sur des informations fournies par les muscles et les tendons. Le schéma corporel se construit ensuite autour des sens. Les yeux, comme les oreilles ou la peau, informent continuellement notre cerveau sur la position de notre corps dans l’espace. Ce phénomène est automatique. Il nous permet entre autre de saisir des objets ou d’éviter les obstacles. Mais pour notre cerveau, le corps ne s’arrête pas à cette barrière naturelle qu’est la peau. Il se prolonge dans ce que les neurologues appellent l’espace péri-personnel. Cet espace est délimité au-delà de la distance de préhension et s’adapte à la situation. Un conducteur, par exemple, considérera la limite de son corps jusqu’au par choc de son véhicule. En cas de lésion cérébrale, ou de naissance prématurée, le cerveau n’est plus à même de situer le corps dans l’espace. Comment vivre sans se déplacer? Sans pouvoir saisir un objet? Sans pouvoir s’habiller? Il faut alors tout réapprendre. Répéter les gestes de la vie courante jusqu’à ce que le cerveau ait reconstruit notre image corporelle.
Lésions Cérébrales
La lésion cérébrale et ses conséquences
Tel un chef d’orchestre, le cerveau dirige ou influence de manière plus ou moins directe l’ensemble des organes du corps. Une lésion cérébrale peut toucher un ensemble de neurones qui assument une fonction donnée, troubler à distance le fonctionnement de régions cérébrales qui normalement reçoivent des informations de la région lésée ou encore entraver la communication entre régions cérébrales qui normalement coopèrent.

– Une lésion au niveau des aires motrices va créer une paralysie d’une ou plusieurs parties d’un seul côté du corps (hémiplégie).
– Une lésion au niveau des aires sensitives entraîne des troubles au niveau de la connaissance du corps. Le ou la patient-e ne peut plus construire sa conscience corporelle, avoir des repères spatiaux et initier ou contrôler ses gestes.
– Selon la région cérébrale lésée, d’autres systèmes d’informations peuvent être touchés:
– la vision, l’audition, l’olfaction, le goût et la perception des accélérations ou décélérations
– les fonctions cérébrales fondamentales, telles que la capacité de concentration et d’attention, l’initiation et l’inhibition d’actions, la maitrise des émotions et des réactions, la résistance à la fatigue, la gestion du stress, etc
– les fonctions cognitives et entraîner des troubles de la mémoire, de la perception de l’espace (heminégligence, estimation des distances), de la communication verbale et non verbale, etc.

Ces lésions peuvent avoir des conséquences sur:
– la mobilité
– la cognition, le comportement et les émotions
– les activités de la vie quotidienne et professionnelle

Source: Service de neuropsychologie et de neuroréhabilitation – CHUV
Cognition, comportement et émotions
Suite à une atteinte cérébrale, la cognition, c’est-à-dire l’ensemble des fonctions intellectuelles qui permettent d’interagir avec le milieu (la mémoire, le langage, la perception, l’attention), ainsi que le comportement et les émotions peuvent être perturbés.

Ces atteintes peuvent être isolées ou conjointes et impliquent des conséquences dans les activités de la vie quotidienne, qu’il s’agisse d’interactions sociales, familiales ou professionnelles.

Atteintes de la cognition
– l’amnésie – la perte partielle ou totale de la mémoire
– l’aphasie – la perte partielle ou totale du langage
– l’apraxie – l’incapacité à effectuer certains gestes ou mouvements de manière volontaire
– l’agnosie – la perte de la capacité à reconnaître des stimuli visuels, auditifs ou tactiles
– une perturbation des fonctions exécutives (qui peut se manifester par une perte de la capacité à organiser ou planifier une action, à réaliser plusieurs tâches simultanément ou à gérer des priorités) ou attentionnelles (perte des capacités d’alerte, de vigilance, d’attention soutenue).

Atteintes du comportement
– l’apathie – la diminution de la motivation et de l’initiative, une réduction de l’intérêt, des projets et des objectifs, un émoussement affectif
– la désinhibition – des conduites sociales inappropriées, de l’irritabilité, de l’impatience, une impulsivité, une faible tolérance à la frustration, de l’agitation, de l’euphorie, une tendance à faire des plaisanteries
– l’anosognosie – la non-conscience de ses propres difficultés
– l’anosodiaphorie – l’indifférence affective face aux difficultés, dont le ou la patient-e est ou n’est pas conscient-e.

Atteintes des émotions
– l’anhédonie – l’incapacité à ressentir des émotions positives provoquées par un sentiment de désintérêt
– l’indifférence affective
– un sentiment de dévalorisation de soi
– une humeur dépressive ou anxieuse.

Source: Service de neuropsychologie et de neuroréhabilitation – CHUV
Faits et chiffres

– Il y a plus de 130 000 personnes cérébro-lésées en Suisse. Ce chiffre se fonde sur une étude comparative européenne analysant les coûts directs et indirects des maladies et des lésions cérébrales. Cette estimation ne tient cependant pas compte des personnes qui ont recouvré leur autonomie, qui ne nécessitent plus de thérapies et qui n’occasionnent par conséquent pas de frais.

– Chaque année en Suisse, environ 20 000 personnes sont victimes d’une lésion cérébrale. La majorité d’entre elles survivent, mais la plupart conserve un handicap permanent.

– Chez environ 16 000 personnes, la lésion cérébrale est due à un accident vasculaire cérébral.

– Nous ne disposons pas de chiffres globaux pour les traumatismes cranio-cérébraux (TCC), mais certaines études permettent une approximation. Nous estimons ainsi qu’entre 3000 et 4000 personnes sont victimes chaque année d’un TCC moyen à grave.

– Enfin, 600 lésions cérébrales sont dues à des tumeurs au cerveau.

Source: FRAGILE Suisse
Causes des lésions cérébrales

– Accident vasculaire cérébral : L’accident vasculaire cérébral (AVC) est également nommé attaque cérébrale, apoplexie, infarctus cérébral ou stroke (en anglais). Les accidents ischémiques transitoires (AIT) ou “mini-attaques” font partie de la famille des AVC.Il existe deux principales sortes d’accident vasculaire cérébral: AVC ischémique (irrigation insuffisante du cerveau) et AVC hémorragique (hémorragie cérébrale aiguë).

– Hémorragie cérébrale : Une hémorragie cérébrale est un épanchement de sang dans le cerveau ou dans les structures qui l’enveloppent. L’hémorragie peut avoir les causes suivantes:
– AVC (accident vasculaire cérébral) de type hémorragique;
– traumatisme cranio-cérébral provoqué par un accident ou une agression;
– rupture d’anévrisme (dilatation puis rupture d’une artère du cerveau formant une poche);
– malformation d’un vaisseau sanguin ou faiblesse du système vasculaire;
– sclérose des artères qui rétrécissent et se durcissent.

– Traumatisme cranio-cérébral : Un traumatisme cranio-cérébral (TCC) est une blessure à la tête qui lèse le cerveau, les méninges, les vaisseaux sanguins et l’os du crâne. Il n’y a pas forcément de TCC lorsqu’il y a fracture du crâne ou en cas de plaie ouverte à la tête. Si la blessure est grave, elle peut entraîner une hémorragie cérébrale ou des œdèmes cérébraux (accumulation de liquide dans ou autour du cerveau). Au point d’impact et au point opposé, des vaisseaux peuvent se rompre et la substance cérébrale peut être lésée.

– Tumeur cérébrale : Les tumeurs du système nerveux central touchent le cerveau ou, plus rarement, la moelle épinière. Elles résultent d’une multiplication de cellules dans le système nerveux central et peuvent être malignes ou bénignes (c’est-à-dire cancéreuses ou non). Une tumeur bénigne du cerveau n’en est pas moins dangereuse : en faisant pression sur les structures cérébrales qui l’entourent, elle peut altérer des fonctions vitales. Avec l’augmentation du volume d’une tumeur, la pression intracrânienne s’élève. Comme les os du crâne ne sont pas extensibles, les conséquences peuvent être dramatiques.

– Autres causes : Toutes ces maladies peuvent être à l’origine de graves troubles cérébraux fonctionnels, comparables aux déficits neurologiques provoqués par un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme cranio-cérébral:
– Borréliose (par morsure de tique)
– Méningite (inflammation des méninges)
– Encéphalite (inflammation de l’encéphale)
– Anoxie (manque d’oxygène, par exemple à la suite d’un arrêt cardiaque ou d’une noyade)
– Hydrocéphalie
– Autres maladies neurologiques

Source: FRAGILE Suisse
Accident vasculaire cérébral (AVC)
Attaque cérébrale

L’attaque cérébrale est la conséquence de troubles circulatoires dans le cerveau. Le cerveau ne reçoit plus suffisamment d’oxygène, les cellules cérébrales meurent en quelques minutes. On distingue plusieurs formes d’attaque cérébrale:
– L’infarctus cérébral ischémique
(env. 85% de toutes les attaques cérébrales):
un caillot de sang obstrue une artère cérébrale.
– L’hémorragie cérébrale
(env. 10% de toutes les attaques cérébrales):
un vaisseau s’est déchiré dans le cerveau et du sang s’insinue à l’intérieur du tissu cérébral.
– L’hémorragie sous-arachnoïdienne
(env. 5% de toutes les attaques cérébrales):
un vaisseau s’est déchiré dans la région des méninges et du sang s’accumule entre les méninges et le cerveau.

Symptômes:
– Affaiblissement soudain ou troubles sensitifs (insensibilité) d’une moitié du corps, du visage, d’un bras ou d’une jambe
– Difficultés subites à parler ou à comprendre ce qu’il se dit
– Brusques troubles de la vision, vision double ou cécité
– Forts vertiges, d’installation soudaine
– Maux de tête soudains, inhabituels et violents
– Troubles ou perte de la conscience

La survenue de symptômes d’attaque cérébrale constitue une urgence. Une hospitalisation rapide peut vous sauver la vie! Parfois, l’attaque cérébrale est précédée par des troubles circulatoires fugaces du cerveau (Attaque ischémique transitoire, ou AIT, dite mini attaque). Les symptômes de la mini attaque ne durent que quelques minutes puis disparaissent. Dans ce cas, il est important d’aller le jour même consulter un médecin pour prévenir une véritable attaque.

Traitements pour toutes les formes d’attaque cérébrale:
Médicaments, opération sur les vaisseaux, rééducation, modifications du mode de vie.

Traitement en cas d’infarctus cérébral:
Thrombolyse intraveineuse – dans les 4,5 h qui suivent le début des symptômes (administration de médicaments dans une perfusion veineuse), ou intra-artérielle dans les 6 h après le début des symptômes (administration de médicaments dans un cathéter placé directement dans l’artère obstruée).

Source: Fondation Suisse de Cardiologie
Attaque cérébrale chez l’enfant

Chez l’enfant, l’attaque cérébrale est un accident rare mais grave. Chaque année, trois à cinq enfants sur 100 000 sont concernés, soit à peu près autant que d’enfants victimes d’une tumeur cérébrale. On observe à peu près aussi souvent des attaques cérébrales «ischémiques», c’est-à-dire dues à un caillot de sang qui obstrue une artère cérébrale que des hémorragies cérébrales causées par des anomalies vasculaires.

Les garçons semblent être deux fois plus souvent touchés par l’attaque cérébrale ischémique que les filles. L’attaque cérébrale peut se produire à tout âge, mais l’attaque ischémique est plus fréquente chez les jeunes enfants. Les attaques hémorragiques sont plus fréquentes plus tard dans l’enfance.

Causes: Chez la moitié des enfants concernés, une anomalie vasculaire est mise en évidence. Celle-ci est souvent déclenchée par des infections ou d’autres processus inflammatoires qui portent atteintes aux vaisseaux sanguins. D’autres facteurs importants pouvant déclencher une attaque cérébrale sont une cardiopathie congénitale ou des troubles du rythme cardiaque, des affections rénales graves ainsi que des cancers et des affections congénitales du métabolisme.

Source: Fondation Suisse de Cardiologie
Comment reconnaître une attaque cérébrale?

L’attaque cérébrale se reconnaît dans la majorité des cas à un ou plusieurs des symptômes suivants:

– soudain affaiblissement, paralysie ou troubles sensitifs, le plus souvent d’un seul côté du corps (visage, bras ou jambe)
– cécité brutale (souvent d’un seul oeil) ou vision double
– perte subite de la parole ou difficultés à comprendre ce qui se dit
– brusques vertiges rotatoires, accompagnés d’une incapacité à la marche
– maux de tête soudains, inhabituels et violents

Appeler le 144 immédiatement!

Test FAST : Le test FAST portant sur les trois symptômes principaux les plus faciles à détecter (paralysie de la moitié du visage ou d’un bras, difficultés à parler) et aide les profanes à «faire leur diagnostic».

Source: Fondation Suisse de Cardiologie – HELP
Les signes avant-coureurs possibles d´une attaque cérébrale

L’attaque cérébrale n’est pas nécessairement un coup du sort auquel on serait livré sans défense. Chez un tiers des personnes, l’attaque cérébrale va d’abord se présenter au patient sous la forme d’un AIT. AIT étant l’abréviation d’Accident ischémique transitoire, un trouble passager de la circulation sanguine dans le cerveau. Un AIT déclenche des symptômes d’attaque cérébrale qui – différence avec la «vraie» attaque cérébrale – ne durent que quelques minutes. Les signes typiques en sont par exemple:

– un brusque trouble visuel, qui ne dure pas
– une brusque paralysie d’un bras, de courte durée

Comme les symptômes d’AIT ne durent que peu de temps, ils ne seront peut-être pas reconnus en tant que signaux d’alarme. Pourtant, l’AIT est souvent le signe avant-coureur d’une véritable attaque cérébrale. C’est pourquoi il devrait provoquer une visite immédiate chez le médecin ou à l’hôpital.

Source: Fondation Suisse de Cardiologie – HELP
Réadaptation après une attaque cérébrale
Parmi toutes les personnes frappées par une attaque cérébrale, 1/5 à 1/3 en meurt immédiatement ou dans les six mois qui suivent l’accident. Environ un tiers en reste durablement handicapé, et un autre tiers récupère complètement de son attaque cérébrale. La persistance d’un handicap ne dépend pas seulement de la localisation et de l’étendue de la lésion dans le cerveau. Une bonne réadaptation joue un rôle important.

La réadaptation après une attaque cérébrale commence déjà à l’hôpital. Tous les moyens que l’on y utilise se donnent pour objectif que le patient récupère de son attaque cérébrale. Il doit surmonter cet accident grave, se réinsérer dans sa famille et dans la société pour y mener la vie la plus active possible. Au terme de son hospitalisation, il accomplit si nécessaire un séjour en clinique de réadaptation spécialisée.

Pour que la réadaptation soit couronnée de succès, elle requiert avant tout que le patient collabore et mobilise sa volonté et sa motivation pour améliorer sa situation. Le terme réadaptation ne signifie pas d’abord se laisser soigner, mais être prêt à apprendre de nouvelles choses et à se réapproprier de meilleures sensations corporelles.

Les buts individuels de la réadaptation sont:

– Restaurer ses capacités physiques et retrouver confiance dans son corps.
– Maîtriser de nouveau le quotidien – avec ou sans aide extérieure.
– Apprendre à s’en sortir au mieux avec d’éventuels handicaps.
– Introduire les nécessaires modifications dans son mode de vie et les préserver à long terme.
– Éviter ou réduire les conséquences psychiques et sociales de l’attaque cérébrale.

Source: Fondation Suisse de Cardiologie
Déroulement de la réadaptation

Lors de la mise en place de la réadaptation, on établit un plan thérapeutique individuel entièrement centré sur les besoins du patient. En cas de troubles du langage, un traitement du langage (logopédie) est recommandé, lors de troubles de la mobilité ce seront une physiothérapie et éventuellement une ergothérapie. Il est difficile de dire quelle doit être la durée du séjour. Car après une attaque cérébrale, il n’est souvent pas aisé d’évaluer si un handicap va persister et avec quelle intensité. Une réadaptation peut durer quelques semaines, des mois ou dans de rares cas aussi plus d’une année. Il est important que le patient et ses proches fassent preuve de patience et s’exercent régulièrement. Des améliorations des fonctions perturbées sont toujours possibles.

Selon le genre et l’étendue des limitations, on peut proposer plusieurs approches thérapeutiques:

Offres thérapeutiques :

Soins médicaux: surveillance de l’état de santé, traitement de la maladie causale et des facteurs de risque

Soins: soutien lors de tâches journalières (repas, soins corporels, etc.), mise en œuvre de mesures médicales

Physiothérapie: kinésithérapie, entraînement de la force et de la coordination, entraînement marche et fauteuil roulant

Ergothérapie: répétition d’activités quotidiennes, par exemple s’habiller, manger, faire des soins corporels, faire des achats, s’occuper de la maison, usage correct des moyens auxiliaires, etc.

Logopédie: entraînement de la parole, du langage et de la voix, entraînement en cas de troubles de la déglutition, exercices de lecture et d’écriture

Neuropsychologie: faire le point sur les troubles de la perception et de la mémoire, entraînement de la mémoire, perception et concentration

Conseil en alimentation: informations sur une alimentation équilibrée, explication de besoins alimentaires particuliers

Thérapies créatives: faire de la musique, peindre, faire de la poterie ou du tissage pour améliorer ses capacités pratiques, sa concentration et pour se détendre

Traitement psychiatrique et conseil psychologique: aide et prise en charge lors de troubles et problèmes psychiques

Conseil d’ordre social: conseil et soutien lors de questions sociales, techniques en matière d’assurance et financières

Source: Fondation Suisse de Cardiologie
Neuroréhabilitation après AVC droit

Monsieur H., 55 ans, ingénieur, droitier, vit avec son épouse et ses deux enfants. En septembre 2011, il est hospitalisé en raison d’un AVC (accident vasculaire cérébral) sylvien DROIT qui entraîne : une paralysie et l’absence de sensibilité du côté gauche de son corps (= hémisyndrome sensitivo-moteur), une incapacité à prêter attention du côté gauche de l’espace et de son propre corps (= héminégligence gauche), des difficultés à prendre conscience de ses troubles (= anosognosie).

–> M. H. marche avec une canne, sous surveillance car il se cogne contre des objets situés à sa gauche, il croit pouvoir traverser la route, mais il ne voit pas arriver les voitures depuis la gauche, il a une bonne motricité du bras gauche mais ne l’utilise pas spontanément, il ne lit que la partie droite du journal, n’arrive pas à composer un numéro de téléphone car il ne voit que les chiffres sur la droite,

Source: Service de Neuropsychologie et de Neuroréhabilitation – CHUV
Neuroréhabilitation après AVC gauche

Madame F., 48 ans, droitière, travaillant comme secrétaire médicale est hospitalisée en raison d’un AVC (accident vasculaire cérébral) sylvien GAUCHE en juin 2011. Elle se réveille aux urgences sans pouvoir bouger le côté droit de son corps (= hémisyndrome moteur droit) et sans pouvoir communiquer ni par oral ni par écrit (= aphasie globale).

Source: Service de Neuropsychologie et de Neuroréhabilitation – CHUV
Héminégligence
Qu’est-ce que l’héminégligence?
L’héminégligence est caractérisée par des difficultés à porter son attention, à explorer et à initier des mouvements dans l’espace controlatéral à la lésion cérébrale. Si la lésion est survenue du côté droit du cerveau, la personne éprouvera des difficultés à orienter son attention vers le côté gauche, tandis que si la lésion est du côté gauche, c’est l’espace droit qui sera moins exploré.

Ces difficultés ne peuvent pas s’expliquer par la perturbation de processus moteurs ou sensitifs, ni par une perte de la vision dans une partie de l’espace.

Dans la vie quotidienne, l’héminégligence gauche peut se manifester de diverses manières et peut, par exemple, avoir pour conséquences que la personne :
– se cogne contre des objets situés à sa gauche, notamment lorsqu’elle passe les portes,
– ne prête pas attention à une personne située à sa gauche,
– ne lise que les colonnes de droite d’un journal ou ne lise pas les mots situés à sa gauche,
– ne mange pas le côté gauche de son assiette,
– se mette en danger lorsqu’elle traverse la route, car elle n’a pas vu la voiture provenant de la gauche,
– oublie de se raser ou de se maquiller la partie gauche du visage,
– sous-utilise l’hémicorps gauche, alors que la force musculaire peut être conservée.

L’héminégligence est fréquemment associée à d’autres troubles et notamment l’anosognosie. Celleci correspond à la difficulté à prendre conscience de ses propres difficultés et à en reconnaître les conséquencesdans la vie quotidienne. L’anosognosie rend la réhabilitation d’autant plus complexe, que la personne ne verra pas l’intérêt de travailler les déficits qu’elle présente et ne s’impliquera pas forcément de manière optimale dans la rééducation.
Source: Institution de Lavigny – Services de neuropsychologie et logopédie
Le syndrome de négligence unilatérale : de l’évaluation à la rééducation

Le syndrome de négligence unilatérale constitue un trouble singulier de l’utilisation et de la conscience de l’espace. Il associe :

– Un défaut de prise en compte des informations sensorielles issues de la partie de l’espace situé du côté opposé à la lésion cérébrale (le plus souvent il s’agit de l’hémi-espace gauche après une lésion de l’hémisphère droit) (aspects PERCEPTIF et ATTENTIONNEL)

– Une modification des actions réalisées en direction de celui-ci. Les mouvements que le Patient héminégligent réalise en direction du côté héminégligé sont ralentis et ont une amplitude moindre que ceux réalisés en direction de l’espace non négligé (aspects MOTEUR et INTENTIONNEL)

– Et des manifestations comportementales résultant de l’altération de la conscience qu’a le patient de ces perturbations (aspects COGNITIF et REPRESENTATIONNEL).

Il s’agit d’un syndrome polymorphe, dont les différentes manifestations cliniques constitutives peuvent résulter de déficits distincts ou associés concernant l’ATTENTION, la REPRÉSENTATION MENTALE, la MÉMOIRE SPATIALE et la CONSCIENCE.
La négligence unilatérale constitue un facteur de mauvais pronostic qui retarde la récupération d’une autonomie motrice.

Source: cofemer – collège français des enseignants universitaires de médecine physique et de réadaptation
La négligence un trouble de la pensée spatiale

1A : tarte aux pommes réalisée par une patiente souffrant d’une héminégligence gauche : la patiente a omis de disposer des tranches de fruit sur la partie gauche du moule. Mais on observe aussi une disposition anarchique des tranches sur la moitié droite. Ces deux anomalies reflétant la difficulté de la malade à se représenter et à utiliser correctement l’espace.

1B : dessin de l’horloge réalisé par un patient héminégligent gauche. Les nombres indiqués sont localisés uniquement sur la moitié droite du dessin.

1C : Evocation mentale de la carte de France chez un patient héminégligent gauche. Les ronds noirs indiquent les villes que le patient a été capable de citer « de voir dans sa tête » en un temps limité à deux minutes et les lignes noires l’ordre d’évocation. La figure montre que les villes énumérées sont localisées uniquement sur la moitié droite de la carte, témoignant ainsi de l’existence d’une négligence représentationnelle gauche.

Dans les trois figures précédentes, c’est la partie gauche de l’espace extracorporel ou imaginé qui est négligé, c’est-à-dire la partie de l’espace située du côté opposé à la lésion cérébrale.
Source: cofemer – collège français des enseignants universitaires de médecine physique et de réadaptation
Formes cliniques

Tableau 1 : Différentes manifestations cliniques du syndrome de négligence unilatérale. Les manifestations sont classées selon leur nature productive (ou positive) ou déficitaire (ou négative) selon la distinction proposée par Hughlings Jackson.
Source: cofemer – collège français des enseignants universitaires de médecine physique et de réadaptation
Les épreuves d’évaluation

Les tests « papier-crayon ». La plupart des tests d’évaluation sont réalisables au lit du malade.
Le plus ancien est le TEST DE BISSECTION DE LIGNE proposé par Axenfeld. On demande au patient d’indiquer par un trait le milieu d’une ligne horizontale. En cas d’héminégligence, un décalage de la bissection du côté de la lésion cérébrale est mis en évidence. Ce décalage reflète le biais directionnel comportement décrit précédemment ;

La COPIE D’UNE FIGURE constituée de 5 éléments permet d’affiner le diagnostic en distinguant deux types d’erreur : le patient peut omettre de recopier toute la partie gauche du modèle et /ou seulement la partie gauche de chaque élément.
Le premier déficit correspond à une NÉGLIGENCE CENTRÉE SUR L’ESPACE (en l’occurrence de la feuille). Le second à une NÉGLIGENCE CENTRÉE SUR L’OBJET.
Chacun de ces déficits fait référence à des perturbations distinctes des représentations mentales impliquées, égocentrées dans le premier cas, allocentrées dans le second

Des outils standardisés d’évaluation
L’évaluation clinique est facilitée par l’existence de batteries standardisées d’utilisation facile :le Behavioural Inattention Test, l’échelle Catherine Bergego (ECB) et l’échelle du GEREN qui proposent à la fois une mesure du déficit mais aussi de l’incapacité qui en résulte.

Source: cofemer – collège français des enseignants universitaires de médecine physique et de réadaptation
Anatomie de négligence

Les tableaux de négligence unilatérale sévère et durable sont consécutifs à des lésions de L’HÉMISPHÈRE CÉRÉBRAL DROIT
Lésions corticales
Il s’agit le plus souvent de lésions vasculaires survenant dans le territoire de l’artère cérébrale moyenne.
Les aires corticales atteintes sont le CARREFOUR TEMPORO-OCCIPITO-TEMPORAL et le lobule pariétal inférieur qui inclue le gyrus angulaire et le gyrus supramarginalis (aires 39 et 40 de Brodmann). Cette région corticale constitue la zone cérébrale clé dont l’atteinte entraîne une négligence sévère et persistante.
L’atteinte des aires temporales peut être aussi à l’origine d’une négligence unilatérale : le GYRUS TEMPORAL SUPÉRIEUR, le lobe temporal moyen dans les accidents vasculaires de l’artère cérébrale postérieure et en particulier, la région para-hippocampique, une aire possédant des connections réciproques avec le cortex pariétal et qui peut être considérée comme une aire de relais des informations issue du lobe pariétal vers l’hippocampe.
Une négligence unilatérale peut être également consécutive à une lésion prérolandique, en particulier du GYRUS FRONTAL INFÉRIEUR et du GYRUS FRONTAL MOYEN.

Lésions sous-corticales
Il peut s’agir de lésions touchant le thalamus, le noyau caudé ou le noyau lenticulaire. Le terme de « négligence sous corticale » par analogie à celui d’aphasie sous corticale par atteinte des mêmes régions au niveau de l’hémisphère gauche a été introduit.

Source: cofemer – collège français des enseignants universitaires de médecine physique et de réadaptation
Rééducation de l’héminégligence

Deux approches théoriques peuvent être distinguées dans la rééducation de l’héminégligence :
– une approche « TOP-DOWN »
– une approche « BOTTOM-UP »

L’approche « top-down »
L’objectif de la première approche est d’améliorer le biais comportemental du patient héminégligent, en agissant sur la conscience qu’il a de son déficit, c’est-à-dire un niveau cognitif élevé.La principale méthode est L’EXPLORATION VISUELLE ou « visual scanning », parfois associée à des techniques D’INDIÇAGE ou « cueing ». (cf. Figure 5A). Les exercices d’exploration visuelle consistent à tenter de réduire la déviation ipsilésionnelle du regard par des exercices répétés d’orientation des yeux du côté négligé, dans le but de restaurer une orientation automatique du regard.
Ces méthodes entraînent une amélioration durable avec généralisation dans des tâche impliquant l’exploration visuelle. Les principaux travaux sont ceux de Diller et Weinberg.

L’approche « Bottom-up »
La deuxième approche vise en l’utilisation de manipulations sensorielles passives, ou de tâche d’adaptation prismatique susceptibles d’influencer directement (en court-circuitant la conscience du sujet), le niveau des représentations spatiales mentales.
– Les stimulations sensorielles : Ainsi, il est possible de réduire différentes manifestations d’héminégligence après une stimulation vestibulaire hypokinétique, électrique transcutanée ou vibratoire des muscles des côtes.
– le cache oculaire ou « eye patching » : L’utilisation de cache oculaire constitue aussi une approche « bottom-up » originale afin d’inciter le patient à détecter de façon préférentielle les informations visuelles issues de l’hémi espace gauche.
Un autre exemple de méthode « bottom up » est la rééducation par adaptation prismatique. Une déviation de l’environnement visuel peut être provoquée de façon artificielle par le port de prismes optiques. Si le patient porte des prismes déviant l’environnement de 10° à droite, lorsqu’il va effectuer un mouvement de pointage vers une cible visuelle, son mouvement sera dévié de 10°. Le sujet prendra conscience de l’erreur spatiale lorsqu’il atteindra la cible.

Source: cofemer – collège français des enseignants universitaires de médecine physique et de réadaptation
Proprioception
Définition
La sensibilité proprioceptive complète les sensibilités intéroceptive (qui concerne les viscères), extéroceptive (qui concerne la peau) et celle des organes des sens. Elle permet d’avoir conscience de la position et des mouvements de chaque segment du corps (position d’un doigt par rapport aux autres, par exemple) et donne au système nerveux, de façon inconsciente, les informations nécessaires à l’ajustement des contractions musculaires pour les mouvements et le maintien des postures et de l’équilibre.
Source: Larousse Médical

Source: Université du Québec à Montréal
Emissions télévisées et documentaires

Liste des émissions et documentaires accessibles sur le site FRAGILE Suisse

– Des milliers de Suisses sont victimes chaque année d’un AVC, un accident vasculaire cérébral (RTS, 12:45, reportage du 29.10.2010)
– Accident vasculaire cérébral: les précisions du Dr. Céline Odier, neurologue au CHUV (RTS, 12:45, interview du 29.10.2010)
– Le témoignage de Celine van Till (RTS, Couleurs locales, émission du 03.09.2012)
– Comprendre le TCC et les autres lésions du cerveau (Film documentaire de l’UNAFTC, 27.09.2013)
– L’accident vasculaire cérébral (Pulsations TV (HUG), 30.04.2012)
– AVC : des premiers symptômes à la rééducation (Pulsations TV, émission de mars 2008)
– Traumatisme cranio-cérébral : des chocs pour les neurones (Canal 9, L’antidote, émission du 21.01.2013)
– Cérébrolésé: ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre (Webdocumentaire de Axel Bizel-Bizellot et Cécilia di Quinzio)
– En Valais, un foyer accueille les personnes victimes d’AVC ou d’un traumatisme crânien (RTS, Couleurs locales, reportage du 20.09.2011)
– Ne pas reconnaître un visage: un handicap social méconnu (RTS, émission 36,9 du 02.12.2009)
– Retravailler après un traumatisme crânien? (Reportage d’AFTC Alsace du 19.11.2010)

– Rééducation de l’héminégligence par rotation guidée du tronc (canalU – webtv de l’enseignement supérieur)

Liens Internet

– Liste des centres de réadaptation neurologique
– Fondation Suisse de cardiologie
– L’Association Suisse des Neuropsychologues (ASNP/SVNP)
– Association suisse des physiothérapeutes
– Association Suisse des Ergothérapeutes
– Association romande des logopédistes diplômés
– FRAGILE Suisse est l’association nationale qui s’engage pour les personnes cérébro-lésées et pour leurs proches
– Mindaze

Sandra Muller
Sandra Muller
Bonjour, je m'appelle Sandra, j'ai 32 ans et je suis étudiante en pharmacie. Passionnée par le domaine de la santé, j'aspire à devenir pharmacienne et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes. Bienvenue sur mon site web !
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